Aide à domicile : quel avenir pour la profession ?
Dans son rapport remis au gouvernement en novembre dernier le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge observe : « Réussir la prise en charge sanitaire des personnes âgées à l’horizon 2030 suppose de partir des services à rendre à la population. Pour la majorité de ces personnes, rester à domicile le plus longtemps possible constitue un service attendu fondamental. Il suppose de donner la priorité à une réponse de proximité renforcée et structurée, afin de garantir la permanence et la même accessibilité et continuité des soins à domicile et en institution. Il suppose aussi d’assurer la qualité et la sécurité de ces soins. » Fort de ce constat auquel l’Institut Transdisciplinaire d’Etude du Vieillissement adhère pleinement, une nouvelle formation a été conçue pour répondre a cette nécessaire montée en compétence des salariés du secteur.
Fort de ce constat auquel l’Institut Transdisciplinaire d’Etude du Vieillissement, adhère pleinement, une nouvelle formation a été conçue pour répondre a cette nécessaire montée en compétence des salariés du secteur.
La nouvelle formation « Coordinateur(trice) du parcours de vie des personnes en situation de fragilité – Option : Personnes âgées / Personnes handicapées vieillissantes » délivrée par l’ITEV est à mi-parcours et les 15 étudiantes, toutes salariées de Présence Verte Services (PVS), ont pris la mesure de ce nouveau métier qui sera le leur.
Cette formation a été réfléchie, avec les acteurs de l’aide à domicile, pour répondre aux nouveaux enjeux de la profession et aux besoins grandissants de compétences-métiers pour l’accompagnement des personnes âgées, des personnes handicapées vieillissantes et de leur proche aidant. Pour Martine Laurent, Directrice de PVS, il est désormais indispensable de faire évoluer le contenu, les modalités et le niveau de formation de ces professionnels unanimement reconnus comme des acteurs clés pour le maintien à domicile des ainés : « Aujourd’hui, nos services sont confrontés à une nouvelle attente : assurer une veille active sur la situation de la personne accompagnée à domicile, transmettre les informations pertinentes, adapter ses pratiques aux nouvelles attentes et se coordonner avec d’autres acteurs. Pour répondre à cette nouvelle demande, nous devons faire évoluer les connaissances et les compétences de nos salariés. De même, nous constatons que nous devons faire face à une dépendance et un isolement accrus des personnes à domicile. Ce sont nos salariés intervenants à domicile qui sont en première ligne et qui doivent apporter les réponses à des situations parfois complexes. »
Cette formation en 2 niveaux, met l’accent en 1ère année, sur l’acquisition d’une pratique professionnelle qui doit permettre à ces professionnel(le)s d’anticiper, d’adapter et de diversifier leurs interventions. En 2nd année, il s’agit d’être en mesure d’assurer l’évaluation et la coordination des interventions. Les futures diplômées seront en capacité de repérer et de relayer l’information auprès du réseau de professionnels en fonction de son territoire d’intervention. L’enseignement transdisciplinaire est délivré par des professionnels, experts reconnus dans leur domaine d’activité. Dans les 3 ans, cette formation sera candidate au titre RNCP Niveau III afin de valoriser ce parcours de formation par un diplôme délivré par l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Cette valorisation est nécessaire pour répondre aux entreprises confrontées à une pénurie de candidats et pour obtenir une reconnaissance indispensable des salariés, acteurs clés du maintien à domicile.
Une formation en phase avec les orientations de la concertation grand âge
Initiée à la rentrée 2018, la formation proposée par l’ITEV rejoint dans l’esprit comme dans la lettre, les travaux initiés par la concertation nationale. L’atelier « Métiers de la concertation grand âge et autonomie » liste 52 pistes d’évolution des activités et formations autour de la prise en compte “des attentes exprimées concernant la volonté de vivre chez soi”, de l’articulation des activités des professionnels et de l’attractivité des métiers, revalorisation salariale à l’appui. La qualité de vie au travail et l’image des professionnels sont également au cœur de la réflexion. Des sujets particulièrement sensibles qui étaient, l’année passée, au centre des revendications des mouvements sociaux du secteur. L’atelier note la nécessité de décloisonner les exercices à domicile. Est ainsi proposé d'”améliorer la polyvalence des professionnels à domicile” (proposition n° 7), de développer les passerelles entre domicile et établissement comme entre sanitaire et médico-social, mais aussi de “permettre des temps d’intervention suffisants” intégrant une notion de temps passé, des “temps de prise de recul collectifs sur les situations et les pratiques et des temps de travail collectif” (proposition n° 25). La nécessité d’intégrer la dimension gérontologie dans les référentiels soignants et dans le développement professionnel continu des personnels de santé (propositions n° 13 et 14), est également relevée.
Une formation en adéquation avec le marché de l’emploi
Dans une enquête (BVA et Pôle emploi – décembre 2018) sur les compétences attendues par les employeurs de l’action sociale, si l’expérience professionnelle apparait comme le premier critère recherché, 80% des employeurs du domaine en charge des personnes âgées et du handicap déclarent regarder en premier le diplôme des candidats.
En dix ans (2007 à 2017), l’effectif des salariés dans les domaines d’activité concernant les personnes âgées et les aides à domicile a respectivement évolué de +41% et +30,5%. Autant de points qui conforte l’institut dans son engagement pour proposer des formations au plus près des préoccupations des entreprises du secteur, des salariés et des bénéficiaires. En septembre prochain, 2 promotions (année 1 & année 2) ouvrent à Montpellier.
Pour toute demande d’informations : itev@ephe.psl.eu